Aphasara
Aphasara est une nouvelle recrue à «Maren-Anna », où elle travaille comme cuisinière. Elle est originaire de la ville de Nakhan Sawan en Thaïlande où elle travaillait dans le restaurant de sa mère. Elle vit à Sørvågen depuis trois ans avec son mari norvégien et son bébé de deux ans et elle a appris le norvégien.
Rando-Lofoten : Qu’as-tu ressenti ou pensé quand tu es arrivée ici pour la première fois ?
Aphasara : Avant de déménager ici, je suis venu en vacances avec mon mari à Bødo dans le Nord de la Norvège. C’était au mois de juin, je me suis réveillée au milieu de la nuit, il faisait jour. J’ai secoué mon mari en lui disant que c’était l’heure de se lever, qu’on avait dormi jusqu’à midi. Il m’a alors amenée voir le soleil de minuit (rires). Lorsque j’ai déménagé à Sørvågen, c’était très diffèrent.
Je suis arrivé un 15 décembre, il faisait nuit en permanence, il y avait de la neige partout et j’étais enceinte de sept mois. C’était très dur au départ pour moi, parce que mon mari, qui travaille sur une plateforme pétrolière, est absent un mois sur deux. J’étais seule et la météo était… (rires) non, je n’aime vraiment pas l’hiver ! Mais quand la lumière revient, une heure au départ, puis deux, et ainsi de suite, tout le monde commence à sortir de chez soi, on fait des balades ensemble, c’est très sympa. Ici à Sørvågen, c’est un petit endroit, c’est un peu comme une famille, les gens sont très gentils, tout le monde salut tout le monde. C’est une particularité des Lofoten je pense, j’ai été ailleurs en Norvège comme à Trondheim, ce n’était pas la même chose.
R-L : Qu’est que tu apprécies aux Lofoten ?
A: En été j’aime tout ici. C’est tellement beau. Tu peux profiter de la lumière permanente, aller pêcher à l’heure que tu veux. Après l’école, les enfants peuvent aller jouer toute la journée dehors, ils vont se baigner dans le lac du village.
R-L: Qu’elle est la plus grande différence pour toi entre la Thaïlande et la Norvège?
A : Tout est différent, la culture, la société. Au départ, la nourriture asiatique me manquait, mais ce n’est plus un problème. Ce qui me manque c’est la terre, les grandes étendues de territoires plats que l’on parcourt sans avoir à traverser une étendue d’eau. En Norvège où que tu veuilles te rendre, il y a toujours un bateau à prendre, et je n’aime pas le bateau. J’aime bien marcher, mais ici aux Lofoten, j’ai le vertige !
Bacalao (morue séchée réhydratée et cuite dans une sauce tomate à la manière portugaise). photo d'Anette Bjørnsen |