Novembre, honnêtement, ce n’est pas le mois le plus réjouissant de l’année, du moins de ce côté ci de l’hémisphère et à notre latitude, mis à part peut être pour les ramasseurs de champignons invétérés et les amateurs de bottes en caoutchouc (il y en a !).
Si je remonte assez loin dans ma mémoire, l’arrivée des premières mandarines et surtout la perspective de mon anniversaire à l’horizon, parvenait à colorer ce mois brun et gris d’une certaine excitation.
A titre personnel cela fait des mois que je vis en « novembre », donc cela ne me change pas beaucoup.
Je ne compte pas étaler ma vie privée ici sur ce site qui a une vocation informative, et dont le but premier est avant tout de donner envie de voyager aux Lofoten. Je tiens quand même à faire part aux lecteurs d’un évènement dramatique dans ma vie, car il explique pourquoi depuis plusieurs mois, il n’y a pas de nouveau contenu publié sur le site, et pourquoi le forum n’a pas été administré correctement (certains de vos posts n’ont pas été publiés, ou très tardivement).
J’ai perdu l’homme de ma vie cet été, suite à une maladie cruelle dont trop peu reviennent malheureusement, et cela quelque soit leur courage ou leur volonté. Sa disparition est un désastre pour moi, mais c’est aussi une grande perte pour un plus grand nombre. Il a énormément contribué à rendre les îles Lofoten accessibles au plus grand nombre, et il a su créer un vrai engouement pour cette destination depuis plus de 15 ans. Excellent photographe, pilote de drone professionnel, guide en montagne (avec toutes les qualités que cela comprend pour gérer un site de ce type), informaticien à ses heures perdues, et grande générosité : ses interventions et son tallent, articles, photos, et films… manqueront beaucoup à ce site. Alors oui, le site rando-lofoten connaît une sorte de crise.
Depuis plusieurs mois nous sommes d’ailleurs tous collectivement entrée dans une période étrange et frustrante où il ne nous est plus possible, pour le bien évident de tous, de nous déplacer et de voyager à notre guise. Alors que nous l’avions toujours fait sans trop se poser de questions. Les restrictions de circuler sont plus ou moins compliquées selon le pays où l’on se trouve, et je comprends qu’être limité à se balader dans un rayon d’un kilomètre de son domicile est quelque chose d’extrêmement frustrant à vivre. Personne ne peut dire combien de temps cela va durer. Mais je pense pouvoir m’avancer sans risque à dire que même cette pandémie aura une fin et que le jour arrivera où nous pourrons refaire nos sacs de voyage.
Et alors, peut être que voyager aura une saveur plus intense qu’auparavant. Peut être que l’on se rendra compte que nous sommes très privilégiés de pouvoir voyager tout court, et que un ou deux beaux voyages par an (ou dans une vie !), valent plus qu’une consommation frénétique de destinations qu’il faut avoir « fait ». Et pour les pires d’entre nous, que voyager de manière plus exceptionnelle, apportera bien plus de satisfaction que la multiplication de weekends prolongés à l’autre bout du continent (ou du globe), sous prétexte que les tickets sont « pas cher » et qu’il nous manque encore quelques capitales à cocher sur la liste.
Mais il est plus difficile de rester immobile que de bouger, je le sais très bien. Je croise évidemment les doigts pour pouvoir retourner aux îles Lofoten (ma seconde maison) un jour prochain, le printemps ou l’été 2021 ? Et je sais que beaucoup d’entre vous rêvent de s’y rendre pour la première fois également. Patience, ce jour viendra. Après l’automne et l’hiver il y a toujours un printemps !
En attendant, même si vous ne pouvez fixer de date, rien ne vous empêche de préparer votre voyage et de rêver aux magnifiques randonnées que vous allez un jour y faire. Des nouveaux contenus pratiques seront d’ailleurs mis en ligne sur rando-lofoten au cours de cet hiver et de ce printemps. J’essayerai d’être à la hauteur du travail que nous avons déjà fait avec David jusqu’à présent.
Je vous souhaite un automne le plus agréable possible, restez cool et relativisez (c’est ce que je m’efforce de faire). Et surtout, on ne le répétera jamais assez : le plus vite l’épidémie sera contenue - grâce aussi à nos comportements collectifs responsables - le plus vite nous pourrons regagner notre liberté d’aller et venir.
MAGDALENA